Lunerr

FARAGORN Frédéric

À KeraĂ«l, ville isolĂ©e au milieu du dĂ©sert, protĂ©gĂ©e par ses « aĂ«ls », ses anges, le blasphĂšme est sĂ©vĂšrement puni. « Ailleurs » est un mot interdit, et, pour l’avoir prononcĂ© en classe, Lunerr est battu et exclu de l’Ă©cole, et sa mĂšre perd son travail. Seul un riche vieillard Ă  la rĂ©putation inquiĂ©tante est disposĂ© Ă  les employer, la mĂšre comme femme de mĂ©nage, et le fils comme secrĂ©taire. Quels sont les secrets et les intentions de cet homme Ă©trange?

Cette anticipation se situe dans un futur lointain qui Ă©voque le passĂ©: technologie inexistante, dogmatisme religieux, femmes dominĂ©es. Lunerr, le narrateur, garçon passif dans les deux tiers du roman, se transforme brutalement, dans la derniĂšre partie, en adolescent rebelle. Cette mutation psychologique rapide ne convainc pas davantage que la trame bancale et dĂ©sĂ©quilibrĂ©e. La longue Ă©ducation du mentor dĂ©bouche sur un pĂ©tard mouillĂ©, les Ă©vĂ©nements qui secouent enfin la torpeur de l’intrigue laissent insatisfait: une impression d’inachevĂ©, d’arbitraire… La rĂ©flexion sur la religion reste embryonnaire. Le seul personnage pĂ©tillant du livre, l’animal domestique malin et effrontĂ©, est malheureusement sous-exploitĂ©. La fin laisse soupçonner une suite.