Éleveur dans le Cotentin, Joseph, veuf et désormais à la retraite, se réjouit de la naissance prochaine de sa première petite-fille, lorsque le décès brutal de son fils dans un crash d’avion le propulse vers une destinée insoupçonnée sur les traces de la mère porteuse engagée par celui-ci au Canada. Dans ce second roman plein de bons sentiments, Fanny Chesnel porte à son paroxysme la caricature de la famille contemporaine et l’adaptabilité que les couples homosexuels demandent à leur entourage. Les thèmes du deuil et de la filiation sont abordés avec beaucoup d’acuité. Ce père qui autrefois mettait sa famille au second plan, transfiguré par sa mission, surmonte tous les obstacles pour récupérer l’enfant, dernier lien de sang avec son fils. On sent la patte de la scénariste dans le déroulement de l’histoire : les caractères sont bien campés, les dialogues en acadien pétillants et plein d’humour. Le style alerte ne suffit cependant pas à faire adhérer à ces situations par trop invraisemblables et à une réflexion un peu sommaire sur la GPA. Le livre semble en revanche une bonne base pour un passage à l’écran. (S.D. et M.-N.P.)
Le berceau
CHESNEL Fanny