L’auteur imagine que la comtesse de Boigne demande au comte Pozzo di Borgo de rédiger un mémoire sur sa haine viscérale envers Napoléon, passion de sa vie et moteur de son activité. Compagnon d’adolescence de Bonaparte, le comte se considère comme son égal, s’oppose à lui en Corse, puis sur la scène internationale. Diplomate plus que militaire, il parcourt l’Europe pour susciter l’animosité des princes, devient conseiller et ambassadeur du tsar Alexandre Ier. Nul souci pour la France dans l’âme du comte, qui relate avec jubilation la retraite de Russie et la défaite de Waterloo, ne voyant dans la chute de l’Empereur que le dénouement d’un duel dont il sort vainqueur. La comtesse de Boigne, royaliste de coeur, et le chancelier Pasquier, ex-préfet de police de Napoléon, commentent ces écrits. Rappeler, alors qu’on célèbre Napoléon, que certains l’ont détesté était original. Mais cette biographie romancée lasse par sa systématisation et la fatuité du narrateur. Les sources sont indiquées en bloc, d’où une certaine ambiguïté quant aux citations, élément essentiel d’un tel ouvrage.
L’autre Corse.
TOUSSAINT Yvon