L’atelier du temps.

URIBE Àlvaro

Une constante chez tous les Miguel de cette famille : ils souffrent d’une rivalité qui les soulève contre leur géniteur et d’un mépris absolu pour leur progéniture. Le père, Miguel Primero, personnage de poids dans la vie économique du pays, est secrétaire d’État au Budget. Son fils, Miguel Segundo, n’a de cesse de marcher dans ses traces et de le surpasser. Leur conflit prend forme féminine, ils se disputent les faveurs de la même femme, chacun des deux délaissant son foyer. Miguel Tercero, lui, entame son adolescence et n’a qu’une passion : les poissons tropicaux. La haine qui court entre eux les mène à la tragédie.

Prix Antonin Artaud, ce roman d’un ancien attaché culturel à Paris, auteur de divers ouvrages, est remarquable par sa composition. Pour raconter l’orgueil, la rancune, la jalousie, les rapports de force et de domination, l’amour et le ressentiment, l’atavisme et le destin, Àlvaro Uribe fait intervenir les voix de cinq personnes différentes. Une polyphonie de talent, à la fin surprenante.