Made in Trenton

En 1946, dans une usine de câbles, à Trenton, New Jersey, arrive un nouvel ouvrier. Il passerait inaperçu, parmi les GI rentrant au pays, n’étaient sa petite taille, sa voix haut perchée, et un comportement d’un perfectionnisme suspect. Kunstler a en effet un secret, toute sa vie tourne autour, autant pour le dissimuler que pour s’en inspirer…  Derrière ce titre (littéralement « fabriqué à Trenton »), premier roman de l’auteur, le « héros » est en réalité une femme que sa laideur et sa soumission forcée, tant sur le plan sexuel que matériel, mènent à une forme de folie obsessionnelle. Elle endosse l’identité de son mari, après avoir accéléré son décès, procède à une véritable fabrication d’elle-même en homme et mène l’existence correspondante au quotidien, puis sur le long terme, en trompant et brutalisant, l’alcool aidant, son entourage avec une rigueur paranoïaque. Entre thriller et traduction littéraire d’un fantasme morbide, ce nouveau romancier, journaliste et universitaire, aurait pu mieux choisir. Tel que cela nous apparaît dans sa version française, quelques indices obscurs et une écriture allusive prétendument psychologique se mélangent à longueur de pages pour ne déboucher sur rien, sinon une lutte permanente pour comprendre et le drame et ses motivations. (A.Lec. et M.S.-A.)