L’art de revenir à la vie

PAGE Martin

Martin n’a pas un sou pour réparer sa chaudière et son toit. Il reçoit soudain une offre mirobolante : une productrice lui propose une belle somme pour adapter l’un de ses livres au cinéma. Il arrive à Paris et loge chez un ami sculpteur qui a fabriqué dans son salon une machine à remonter le temps. Le soir il s’y installe. À quarante et un ans il se trouve alors face à lui-même à l’âge de douze ans. Ils se mettent à converser. De film il n’est plus question, la productrice lui fait déménager son appartement et il devient son confident.  Martin Page (L’apiculture selon Samuel Beckett, NB mars 2013) n’est jamais à court d’imagination. Entre son « jeune-moi » et lui la discussion est vive, ces dialogues sont la meilleure partie du roman, assez prétentieux par ailleurs. Narquois, très curieux, l’enfant n’épargne pas « le vieux » auquel il n’a aucune intention de ressembler plus tard. Celui-ci, pris au dépourvu, tente de lui donner des conseils mais prend conscience que l’énergie de sa jeunesse est devenue angoisse et pessimisme. La cause ? La pression de la vie en société. La conclusion ? Les adultes sont déprimants. (V.M. et A.Be.)