Paul, agriculteur auvergnat, exploite une ferme avec sa soeur et ses oncles. Célibataire malgré lui, sentimental, il réussit, à l’approche de la cinquantaine, par annonce et par chance à trouver une compagne venue du Nord avec son jeune fils. Il avait déjà pris ses distances avec sa famille et préservé sa vie privée et tous trois vont mener à bien une vie commune basée sur la douceur, la patience et la confiance mutuelle.
Dans cette histoire simple, une rencontre entre deux destins diamétralement opposés, Marie-Hélène Lafon ne reprend pas seulement son thème habituel – la vie rurale, la beauté des paysages et de la nature dans le Cantal, les paysans taciturnes goguenards et touchants (Les derniers Indiens, NB février 2008) – elle laisse entrevoir un avenir heureux. En contrepoint, la vie dans le Nord, discrètement évoquée, sonne juste. Les destins croisés de personnages éclopés s’ouvrent sur une volonté, courageuse, de bonheur tranquille, dans un milieu où la pudeur des sentiments et l’obéissance à la vie communautaire sont oppressants. La narration est écrite à rebours dans une belle langue, riche et souple, où les mots et le rythme, bien maîtrisés rendent la lecture presque musicale…