L’ange de Grozny : histoires de Tchétchénie

SEIERSTAD Åsne

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Timour, douze ans, erre dans les ruines à la périphérie de Grozny, transi de froid. Son père, résistant dans le Caucase est mort, sa mère a disparu. Sa soeur et lui volent, mendient pour gagner l’argent exigé par un oncle alcoolique et violent. Åsne Seierstad, journaliste norvégienne, alors toute jeune correspondante de guerre, avait couvert la guerre en Tchétchénie en 1995-96. Dix ans plus tard, malgré le danger, elle y repart. L’horreur est toujours là, avec des dizaines de milliers de morts, de disparitions, de tortures. Les enfants ne sont pas épargnés. À Grozny, un couple recueille les orphelins livrés à eux-mêmes et profondément traumatisés. Hadizat, « l’ange de Grozny », tente de leur recréer une famille.

 

L’auteure, qui avait déjà livré un témoignage émouvant avec Le Libraire de Kaboul (N.B. juin 2003), a vu en secret des gens humiliés, brisés, des familles décimées. Le passé soviétique est toujours présent, le pouvoir tchétchène aux ordres de Moscou. Ce récit souvent poignant déroule l’histoire d’une tristesse infinie d’un pays détruit, bourreau et victime à la fois.