L’amour là-bas en Allemagne.

PAYSAN Catherine

1945. Dans un bourg de la Sarthe, Annie, une toute jeune fille qui emprunte à l’auteure son terroir et son environnement familial (Pour le plaisir, N.B. jan. 1976), tombe amoureuse d’un prisonnier allemand qui travaille dans le village. Amour réciproque mais chaste. D’un commun accord les amoureux décident qu’Annie sollicitera un poste d’enseignante en Allemagne. La voilà donc à Spire, une ville rhénane du Palatinat, dans le secteur français. Elle enseigne notre langue à des hommes de son âge, certains récemment démobilisés, loge chez l’habitant, entre en relation avec la famille d’un pasteur, fréquente des fermiers, sait encourager les confidences de ces êtres “désarmés” (Les Désarmés, NB avril. 2000, prix de la Nouvelle 2000) ; Rodstein, libéré, sensible aux réticences de sa mère, rompt leur relation. Annie vit alors une autre aventure amoureuse décevante.  Catherine Paysan a conservé la verve qui animait ses premiers romans (Le Clown de Montorgueil, Livre du Mois, NB novembre 1978). Elle sait camper des personnages à son image, qui apprécient les petits bonheurs de la vie. Elle aborde un problème épineux : la réconciliation d’ennemis héréditaires. Par souci de précision, elle aime les descriptions éblouissantes, les interminables digressions. Le lecteur ne se lassera-t-il pas ?