L’Algérois

SERDAN Éliane

1962. Une petite ville du sud de la France. Il y a Marie, il y a Simon ; il y a le lycée et, pour Marie, la bibliothèque où Paul Boisselet, le maître des lieux, accompagne sa passion pour les livres. La vie s’écoule, en pente douce ; quand survient Jean Lorrencin, qui arrive d’Alger à la fin de l’été. Élégant, mystérieux et séduisant, il brise en éclats l’équilibre de leurs affections.  

Qui est Jean, l’Algérois ? Pourquoi est-il parti de « là-bas » ? Pourquoi disparaît-il dans le silence de tous ? La construction est originale : trois récits se succèdent, cinquante ans après, entre lettre et journal intime : à chacun de faire entendre sa souffrance, sa colère ou sa compassion pour celui qui a bouleversé leurs vies ; à chacun, en même temps, de révéler une part de Jean, la part terrifiante d’un meurtrier vengeur dans l’engrenage de la haine des « événements » d’Algérie. Une tragédie qui n’en finit pas de finir, jusque dans les non-dits d’une bourgade paisible où se répercutent ses échos. L’écriture élégante et sensible de la romancière fait vivre l’intensité navrée de l’amitié, la nostalgie, la morsure du chagrin et l’infinie tristesse d’un gâchis irréversible.  (C.B. et M.D.)