La voix des ombres

HARDINGE Frances

XVIIe siècle, en Angleterre. La guerre civile gronde. La mère de Makepeace oblige parfois sa fille à dormir dans le cimetière, seule, pour qu’elle apprenne à se défendre contre les fantômes. Makepeace s’enfuit, sa mère meurt, l’esprit d’un ours irascible entre en elle. L’enfant est recueillie par la famille de son père, des aristocrates, où elle fait la connaissance de James, son demi-frère. Elle devient fille de cuisine. Les adolescents sont précieux pour la famille car ils ont le don d’accueillir les fantômes des morts en eux, pour conserver les souvenirs des générations précédentes. Mais quand trop de fantômes habitent le corps, l’esprit de l’hébergeur est détruit…  La quête d’identité et de liberté de l’héroïne est rendue compliquée par la présence d’autres personnes qu’elle héberge progressivement en elle (l’ours, puis un médecin, et deux autres personnes) avec qui elle communique par l’esprit, et qui peuvent aussi prendre les commandes de son corps. La jeune fille se cache, fuit, fait tout pour sauver James, quitte à faire alliance avec l’ennemi. La tonalité de ce roman original, aux rebondissements inattendus, reste sombre de bout en bout, mais n’est jamais morbide. Makepeace a une belle âme et une volonté farouche de s’en sortir. L’écriture est belle. Impressionnant et passionnant ! (A.E. et M.D.)