La vie prodigieuse de Garnet Ferrari

MANILLA Marie

L’envoyĂ© de Sa SaintetĂ© prend contact avec la famille de Garnet Ferrari, Ă  laquelle la rumeur publique accorde un Ă©tonnant talent de guĂ©risseuse. Sainte ou non ? Suit une sĂ©rie de vingt et une cassettes enregistrĂ©es, oĂč l’étonnante Garnet raconte sa vie. AffligĂ©e d’une exubĂ©rante chevelure rousse, et surtout de taches de vin de diffĂ©rentes nuances grenat figurant la carte du monde, elle fait vivre autour d’elle sa petite ville de Virginie-Occidentale et sa famille explosive, composĂ©e d’une tribu paternelle sicilienne-calabraise et, du cĂŽtĂ© maternel, d’une descendante des Ă©migrants du Mayflower. Poursuivie par une meute de pĂšlerins, elle se dĂ©fend de guĂ©rir les affections cutanĂ©es… Le dĂ©but de l’histoire paraĂźt invraisemblable, puis on se laisse prendre par une imagination fertile et jubilatoire qui transforme en succursale de Lourdes un modeste village oubliĂ© de l’Histoire. L’hĂ©roĂŻne, traitĂ©e en paria, se dĂ©foule avec allĂ©gresse ; la famille fait aussi bien que les Atrides en malĂ©dictions, crimes atroces et amours contrariĂ©es, le tout pimentĂ© de superstitions folkloriques. L’intrigue rebondit, avec son lot de drames. Un solide amour de la vie est le fil conducteur de ce roman qui emprunte beaucoup aux origines familiales de l’auteur : c’est une caricature tendre et moqueuse. (E.B. et A.Le.)