La traque d’Eichmann

BASCOMB Neal

Mai 1945, l’Allemagne capitule. Pour Ă©chapper aux alliĂ©s, Eichmann rejoint, sous le nom de Ricardo Klement, l’Argentine de Peron oĂč il se terre jusqu’en 1960. Le Mossad le kidnappe et le ramĂšne en IsraĂ«l pour le juger. « Il Ă©tait responsable, au moins en partie, de l’extermination d’environ six millions de juifs. » L’essentiel du livre est constituĂ© par la phase finale d’une longue traque : repĂ©rage des lieux, passage Ă  l’acte, sĂ©questration Ă  Buenos-Aires pendant dix jours, transfert Ă  l’aĂ©roport et retour Ă  Tel-aviv, avec escale Ă  Dakar, Ă  l’extrĂȘme limite du rayon d’action de l’avion. Au terme d’un long procĂšs et d’une condamnation Ă  mort, confirmĂ©e en appel, Eichmann est exĂ©cutĂ© par pendaison le 31 mai 1962, et ses cendres dispersĂ©es en mer.

 

Ce rĂ©cit oppressant et de qualitĂ© se lit comme un roman oĂč la rĂ©alitĂ© dĂ©passe la fiction. BĂąti sur les archives, maintenant accessibles, et sur des tĂ©moignages irrĂ©cusables, il se lit d’un trait avec, en outre, un sentiment d’effroi Ă  l’égard de cet homme qui prĂ©tendait avoir simplement obĂ©i aux ordres, mais a incarnĂ© « la banalitĂ© du mal » comme l’a Ă©crit la philosophe Hannah Arendt.