La rosée blanche

MALAVAL Jean-Paul

Vers 1920, le père Goursat, qui a péniblement acquis quelques hectares de terre, dur à la tâche, dur pour les siens, s’irrite. Sa fille a été emportée par la phtisie, deux de ses fils sont morts à la guerre et il reproche au troisième, Léon, de n’être pas un vrai paysan. La femme de Léon persuade son mari de prendre un emploi de cocher à Brive tandis qu’elle redevient femme de chambre. De son côté, un riche propriétaire, Bascompt, revenu d’Algérie, mène une vie de plaisirs, gère mal ses propriétés, se fait gruger.

 

Une peinture sensible d’un monde paysan pauvre, en Corrèze, entre les deux guerres, et, en vis-à-vis, la vie douce et parfois peu recommandable que mènent certains bourgeois de la ville. Il y a un manichéisme palpable dans cette opposition, de même qu’entre les deux styles de vie qui s’offrent à Léon : existence libre du paysan propriétaire ou celle, entravée, de domestique. Mais des traits de caractère bien vus, les difficultés de cette période de mutation notées en filigrane et l’écriture vivante de l’auteur (Le Crépuscule des patriarches, NB janvier 2008) rendent l’ouvrage attachant.