La plieuse de parachutes.

DEAMBROSIS Mercedes

Au crĂ©matorium du PĂšre Lachaise elle attend son mari. Il y a deux jours ils ont reçu l’avis de dĂ©cĂšs de M.R, son beau-pĂšre. Elle ne le connaissait pas. Son mari n’avait vu son pĂšre qu’une fois en trente ans et ils avaient manquĂ© leur dernier rendez-vous. M.R s’était remariĂ© et sa nouvelle femme avait coupĂ© les ponts avec sa famille. M.R est mort seul dans une maison de retraite, sa femme l’avait chassĂ© de chez lui, c’est ce que le cousin Ă©loignĂ© venu aux obsĂšques leur a dit. RĂ©unis autour de M.R, le cousin Ă©loignĂ©, la cousine d’une autre branche, le fils, sa femme et leur ami venu par amitiĂ© partagent une derniĂšre fois le peu de souvenirs qu’ils ont du dĂ©funt.

 

Avec l’habiletĂ© que nous lui connaissons (Milagrosa, NB aoĂ»t-septembre 2004), Mercedes Deambrosis crĂ©e une atmosphĂšre “en suspension” oĂč les ressentis, les non-dits, les sentiments sont effleurĂ©s, et elle pose en exergue la question de l’oubli.