Voir de ses propres yeux

GIANNECCHINI HĂ©lĂšne

TourmentĂ©e par la mort de certains de ses proches, elle retourne sur les lieux visitĂ©s avec les ĂȘtres aimĂ©s. Elle entame une recherche approfondie sur l’étude des corps depuis les dĂ©buts de la mĂ©decine, comme une aide pour les accompagner jusqu’au bout.  HĂ©lĂšne Giannecchini, nĂ©e en 1987, enseigne la thĂ©orie de l’art contemporain et mĂȘle Ă©troitement littĂ©rature et esthĂ©tique dans ses Ă©crits. Avec une Ă©criture sensible et imagĂ©e, elle promĂšne le lecteur dans cette quĂȘte qui la soutient. Elle se documente dans les musĂ©es de BĂąle et Ă  Florence, regarde les « ÉcorchĂ©s » de Fragonard, les planches anatomiques de VĂ©sale, atterrit au Danemark pour voir un cadavre momifiĂ© dĂ©couvert aprĂšs un sĂ©jour de 2000 ans dans la tourbe. Ces Ă©tudes lui permettent de se sentir bien avec ses chers disparus, comme une reconnaissance des Ă©preuves qu’ils ont traversĂ©es. Elle trouve une aide dans son travail de deuil avec des objets souvenirs, ou encore des lieux attribuĂ©s aux uns ou aux autres quand la beautĂ© des paysages apaise les Ăąmes. Cet Ă©tonnant premier ouvrage, mi-roman mi-essai, jamais morbide, dĂ©concerte par la somme des rĂ©fĂ©rences littĂ©raires et artistiques qui Ă©tayent la lecture et en maintiennent l’intĂ©rĂȘt. (M.-P.R. et C.-M.T.)