La nuit du revolver

Cette nuit-là, David veut casser la figure de son meilleur ami. Un revolver est brandi. David s’enfuit à l’arrivée de la police. Licencié du journal où il travaillait parce qu’ingérable – retards, coups de gueule, scandales – dépendant à l’alcool et aux drogues dures, obsédé par le manque, désocialisé, il partage la vie d’une pourvoyeuse bientôt enceinte. Deux jumelles naissent au cours d’un nième trip… Pour elles, il trouve le ressort de reprendre les rênes de sa vie.  

David Carr, journaliste d’investigation de renom, applique les méthodes de son métier à la reconstitution de sa vie, celle de ses années « perdues ». La caméra sur la table, il interroge les témoins, comble les trous de sa mémoire, redonne forme sans apitoiement à celui qu’il fut. Cette enquête rigoureuse sur sa propre vie menée avec le souci puissant de comprendre de l’extérieur, de ne pas se laisser parasiter par la complaisance de la subjectivité alterne avec les poussées rageuses du délire psychotique. À quel moment est-on au plus près de la vérité ? Ce texte qui se lit comme un roman est un témoignage rude, parfois teinté d’humour ; c’est aussi une sorte de voyage halluciné grâce à l’écriture aux portes de la folie. (R.F. et C.B.)