La noirceur des couleurs

BLASCO Martin

Cinq bĂ©bĂ©s sont kidnappĂ©s, un soir, dans un quartier d’immigrants pauvres de Buenos Aires. Ils vont ĂȘtre Ă©duquĂ©s de façon trĂšs spĂ©ciale par un pseudoscientifique. Totalement isolĂ©s, chacun dans une chambre peinte Ă  la couleur de son nouveau nom : Noir, Blanc, Marron, Vert, Bleu ne connaissent du monde que ce que leur Ă©ducateur tortionnaire voudra bien leur montrer. En 1910, au bout de vingt-cinq annĂ©es, certains jeunes reviennent, hĂ©bĂ©tĂ©s, chez leurs parents respectifs. Que s’est-il passĂ© dans ce laps de temps ? Les parents  d’une jeune fille engagent un jeune journaliste, Alejandro, pour trouver des rĂ©ponses.  Entre les chapitres mettant en scĂšne l’enquĂȘte d’Alejandro, figurent des extraits du journal du MaĂźtre Ă  l’ego infini,  consignant succinctement ses manipulations mentales et physiques, dites scientifiques afin d’Ă©tudier l’esprit humain et les effets d’Ă©ducations particuliĂšres. Ce thriller noir, parfois malsain, Ă  l’ambiance inquiĂ©tante se lit d’une traite. Il introduit une rĂ©flexion sur le pouvoir des adultes sur les enfants, sur la manipulation mentale, la folie d’un homme qui nie toute morale au nom du progrĂšs. La construction du roman maintient le suspense jusqu’Ă  une chute Ă©tonnante pour un happy end en demi teinte. On ferme le livre, songeur. (J.G. et M.D.)