La neuvième heure

McDERMOTT Alice

Sur le chemin du retour à son couvent de Brooklyn, soeur Saint-Sauveur, malgré sa fatigue, entre dans un petit immeuble, attirée par un attroupement. Elle comprend vite qu’un homme s’est asphyxié, provoquant un début d’incendie… Son autorité lui permet de gérer le drame : elle prend en charge la jeune femme, enceinte de quatre mois, qui vient de perdre son mari… Avec d’autres soeurs du couvent, elle s’occupe de l’enterrement, du nettoyage de l’appartement sinistré, puis de l’accouchement, et assure un emploi à la veuve…  On retrouve le talent puissamment évocateur de l’auteur (Someone, NB novembre 2015) qui décrit ici une communauté de religieuses soignantes et cerne subtilement la personnalité de certaines d’entre elles, allant jusqu’à sonder leurs sentiments les plus profonds, dans un style précis et fluide. La trame de l’histoire est simple : c’est le développement d’une enfant sans père, élevée dans le milieu confiné d’un couvent de femmes et attirée inévitablement vers une vocation religieuse, qu’un voyage en train suffira à décourager ; mais la construction habile réserve des surprises. L’empathie de l’auteur pour ses personnages est flagrante et, même si le sujet peut rebuter certains, la finesse de l’analyse en fait un roman instructif et léger. (A.L. et L.G.)