La musique de Rose

SIMON Sandrine-Marie, ORIOL Elsa

Rose et Juliette, la narratrice, sont amies. Elles adorent s’amuser ensemble dans le jardin. Juliette y observe son univers en inventant des mots, tandis que Rose est sensible au chant des oiseaux. Les deux amies s’opposent sur une chose : le garçon dont elles sont amoureuses. C’est qu’elles n’ont pas les mêmes critères, puisque Rose, aveugle, se moque de la beauté d’Antonio mais vibre au son de la voix de Timothée, qui ne dit jamais de mot méchant. L’album cherche à sensibiliser les enfants à la cécité, en montrant qu’elle rend attentif à d’autres perceptions, plus subtiles, et qu’elle ne constitue en aucun cas une barrière contre les échanges et l’amitié. Le texte, optimiste, se lit avec plaisir : il est écrit de façon vivante et dynamique, et les inventions langagières de la narratrice apportent de la fantaisie. En revanche, l’illustration joue avec excès la carte de la joliesse et du charmant, quitte à sombrer dans la mièvrerie, avec ses enfants idéaux, ses fleurs, ses oiseaux et ses papillons qui volètent dans les pages. Elle n’explicite guère la notion de « musique » que perçoit Rose, décalquant le texte plutôt que de lui apporter une dimension supplémentaire. (M.D.)