La grande garde

SÉNANQUE Antoine

 « Comprendre, interprĂ©ter, refaire », Pierre n’en finit pas de remonter le cours du temps pour rejoindre la nuit oĂč la ligne de partage de sa vie s’est inscrite Ă  jamais. Interne en neurochirurgie Ă  la SalpĂȘtriĂšre, il est membre d’une Ă©quipe de sept mĂ©decins plus ou moins mĂ©diocres et prĂ©tentieux, Vadas exceptĂ©. Professeur agrĂ©gĂ©, rĂ©fĂ©rence europĂ©enne de sa spĂ©cialitĂ©, l’excellence de ce dernier est incontestable. Professionnellement parlant du moins car, humainement, il souffre d’une sorte d’autisme qui l’isole radicalement des autres. TouchĂ© par l’aura d’innocence de son interne, il a pourtant pris Pierre sous sa protection jusqu’à couvrir son erreur (serait-ce d’une tunique de Nessus ?), cette fameuse nuit de la grande garde.

 

Alignant staccato des mots saturĂ©s d’intentions Ă©nigmatiques, l’auteur, neurochirurgien Ă©crivant sous pseudonyme, abuse des termes mĂ©dicaux. Les mobiles de ses protagonistes, tiraillĂ©s entre jalousie, mĂ©pris et complexes existentiels, n’en sont que plus ambigus
 Passer de l’essai (La Blouse, NB avril 2004) au roman n’a pas adouci les humeurs noires d’Antoine SĂ©nanque.