La grâce des brigands

OVALDÉ Véronique

De son Canada natal quitté à seize ans, Maria Cristina reçoit à Los Angeles, où elle vit depuis vingt ans, un appel impératif de sa mère. Elle doit revenir dans cette petite ville vide, lieu d’une enfance étouffante et négative, avec un père aimant mais mutique, une mère paranoïaque et bigote, une soeur devenue folle. Sous la protection d’un amant manipulateur, poète avide d’honneurs, elle est devenue une romancière célèbre dès son premier roman autobiographique, « La vilaine soeur », où elle règle ses comptes. Une amie impétueuse, un garde du corps énigmatique et rassurant changent sa vie : elle se rassemble enfin ! Dans ce roman situé dans les années quatre-vingt, aux chapitres dûment titrés, à la langue imagée, au style original, des personnages singuliers se meuvent entre rêve et réalité. Reprenant un thème favori de la romancière (Des vies d’oiseaux, NB septembre 2011), un narrateur indéfini défend l’émancipation féminine et s’autorise parfois quelques interventions personnelles. Cette fable très romanesque à la fantaisie décalée, animée par des « brigands » entourant une héroïne attachante et pleine d’énergie, emporte le lecteur vers un monde étonnant.