La Garçonne

MAMDOUH Alia

Badgad, 1963. Sabiha habite avec sa tante et son cousin depuis le décès de sa mère. Parce qu’elle est amoureuse de Bader, militant communiste, cette étudiante en Lettres et également traductrice, est arrêtée, torturée et violée. À sa sortie, elle apprend que Bader est mort et qu’elle est enceinte. Elle se réfugie chez son père, polygame, à Samawa, la ville de province où elle a grandi. D’abord prostrée, elle finit par s’ouvrir au monde qui l’entoure : les femmes de son père, ses demi-soeurs, son cousin et mari, ses amies d’enfance. Et à l’enfant qu’elle porte. Le livre commence par une prière déroutante… qui donne le ton. L’écriture est bien là, mais le foisonnement de personnages, les monologues entrecoupés de dialogues, de portraits et de souvenirs ajoutent à la confusion – volontaire ? – du propos. Le moyen, peut-être pour cette auteur irakienne (La Passion, NB mai 2003), de dénoncer par l’irrationnel, les idéologies, la répression politique, la haine, la violence d’un monde qui échappe à l’entendement.