La fourmilière

VALENTINE Jenny

Sam le fugueur, dix-sept ans, trouve à Londres un petit boulot dans une superette et un studio au 33 Georgiana Street. Dès son arrivée, il remarque la petite fille rousse et bavarde qui insiste pour être son amie. Bohémia dite Bo a emménagé depuis peu avec sa jeune mère Cherry qui change aussi souvent d' »oncle » que de logement. Pour Sam, difficile d’être tranquille dans cet immeuble avec la vieille dame du rez-de-chaussée qui s’occupe de tout et de tous, tandis que Bo apprécie chez elle tartines beurrées et un vieux chien à promener.

Le récit à deux voix, alternées au fil des chapitres, laisse soupçonner un drame derrière la fugue de Sam et dévoile la vie précaire de Bohémia. C’est aussi la chronique d’un immeuble pas comme les autres, avec une vieille dame efficace, point d’attache d’une communauté de « bras cassés » sympathiques, autour du fugueur au douloureux secret et de la petite fille dégourdie délaissée par une mère junky. Le récit de Bo pourrait être pathétique si le ton léger joyeusement décalé et le happy end n’amenaient pas la distance humoristique nécessaire. Les situations sociales précaires sont éclairées par une entraide chaleureuse et l’attitude et la psychologie des personnages sonnent juste.