La fin

SCIBONA Salvatore

Le roman commence et finit le 15 aoĂ»t 1953, dans le quartier italien de Cleveland. Alors que la population se masse pour le dĂ©filĂ© de l’Assomption, un boulanger accablĂ© par la mort de son cadet en CorĂ©e, ferme boutique, pour la premiĂšre fois. Autour de lui gravitent les autres protagonistes : une faiseuse d’anges genre Tatie DaniĂšle, un maçon Ă©levant seul un fils qui oscille entre les deux cultures, un bijoutier tourmentĂ© par le remords


 

Leurs histoires, d’abord distinctes, vont fusionner au grĂ© des chapitres et des nombreux retours en arriĂšre. De ce labyrinthe va peu Ă  peu Ă©merger une fresque puissante Ă  la gloire de la tĂ©nacitĂ© et de l’abnĂ©gation de ces dĂ©racinĂ©s. La vigueur du style contribue beaucoup au plaisir de la lecture. Le pittoresque de l’Ohio, la misĂšre des quartiers populaires, l’étude presque sociologique de ces Ă©migrĂ©s qui conservent leurs coutumes, leur patois, leur acharnement au travail, mais qui, en mĂȘme temps, veulent rompre tout lien avec leur passĂ©, leur racisme face aux gens de couleur, tout cela est dĂ©crit avec une sorte de nostalgie et un talent qui laisse bien augurer des oeuvres futures de cet auteur amĂ©ricain.