La fabrique des jeunes gens tristes

GESSEN Keith

Ce premier roman, une comĂ©die grinçante, met en scĂšne les aventures Ă©rotico-intellectuelles de trois Ă©tudiants de « gauche » dans la dĂ©cennie 1998-2008. Mark peine Ă  finir sa thĂšse sur les mencheviks, Sam veut Ă©crire « une grande Ă©popĂ©e sioniste », Keith, Ă  Harvard, s’engage Ă  fond dans la campagne Ă©lectorale d’Al Gore .Tous trois, pleins d’espoirs finissent, de prĂ©occupations futiles en « cuites » mĂ©morables, par accumuler dĂ©convenues sentimentales et dĂ©ceptions existentielles.

 

Cette « fabrique des jeunes gens tristes » (qui tire son nom d’une nouvelle de Scott Fitzgerald) dresse le portrait dĂ©sabusĂ© d’intellectuels d’une nouvelle « gĂ©nĂ©ration perdue » – celle des annĂ©es Bush – éloignĂ©e des rĂ©alitĂ©s, tellement convaincue de son importance, mais privĂ©e d’influence. C’est drĂŽle, bien sĂ»r. Le style est rĂ©flĂ©chi, l’écriture manque parfois de mordant, le rĂ©cit souvent rĂ©pĂ©titif aurait mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre approfondi. Cette satire, Ă  l’humour dĂ©calĂ©, mĂ©lange de cynisme estudiantin et de mĂ©lancolie ironique, qui fait penser Ă  Woody Allen, peut sĂ©duire.