La Daronne

CAYRE Hannelore

Pas trĂšs facile, la vie de Patience Portefeux, traductrice pour la police d’écoutes tĂ©lĂ©phoniques en langue arabe, non dĂ©clarĂ©e. Veuve prĂ©maturĂ©ment, elle a trimĂ© pour Ă©lever ses deux filles et supporte aujourd’hui les frais de l’institution oĂč vit sa mĂšre, victime d’un AVC. Son enfance dans une famille juive pied-noir, entre luxe et mafia, lui a forgĂ© un solide caractĂšre. A la faveur de ses traductions, elle intercepte une livraison de cannabis marocain de qualitĂ©. Belle occasion pour la cinquantenaire d’exploiter son « travail » dans l’ombre pour Ă©couler la came puis blanchir ses gains. Dans ce roman Ă©crit Ă  la premiĂšre personne, Hannelore Cayre, (Comme au cinĂ©ma, petite fable judiciaire, NB novembre 2012), avocate pĂ©naliste, s’infiltre dans le quotidien de la police et de la justice aux prises avec le trafic des stupĂ©fiants. Son Ă©criture est aussi Ă©nergique que l’autobiographie ironique de son personnage. L’histoire est enlevĂ©e, se veut presque morale et n’oublie pas d’épingler les Ă©tablissements du troisiĂšme Ăąge qui Ă©tranglent les petites gens honnĂȘtes et courageux – Une pointe de compassion pour les dealers et leurs familles, un doux parfum de nostalgie du luxe des annĂ©es soixante dix. Un vĂ©ritable coup de coeur pour ce policier efficace, bien ficelĂ©, Ă  l’humour noir mordant. (S.D.)