La chienne de l’ourse

ZAMBON Catherine

AprĂšs avoir criĂ© Ă  Liv, l’amie chĂ©rie, qu’elle n’en a plus rien Ă  faire d’elle, l’adolescente  –on ignore son nom- s’enfuit loin du lycĂ©e, et de sa famille. Elle soliloque dans une marche Ă©puisante, au rythme de son pas d’ourse lourde, sur l’obĂ©sitĂ© et les angoisses liĂ©es Ă  son amour fou pour Liv. Son point de vue sur le surpoids – 90 kilos Ă  16 ans – , est inattendu : elle vit son corps comme une forteresse protectrice et s’étonne du malaise des autres Ă  son Ă©gard. À la chienne Diane,  elle confie le bouleversement d’éprouver du dĂ©sir pour le corps de Liv, dĂ©sir vĂ©cu comme la salissure, inenvisageable, de leur relation.

Ce texte trĂšs bref sonne avec justesse, comme un adieu angoissĂ© Ă  l’enfance.  Cependant, l’encouragement Ă  s’accepter, affectueux mais lapidaire, d’une amie ĂągĂ©e, tarit bien vite, et c’est dommage, ces flots de questionnement.