La brasse indienne

BAUER Ola

RentrĂ©e scolaire 1957. AprĂšs cinq ans au Pensionnat pour Enfants difficiles, Tommy, seize ans, retrouve Ă  Oslo sa mĂšre, quasi mutique, et son sympathique amant, passionnĂ© de moto. Dans sa chambre, des photos de ses idoles, surtout Ava Gardner et Eva Peron. Fan de Gene Vincent – et de Be-Bop-A-Lula – il copie son look avec une banane savamment gominĂ©e. La Vie et la Mort ? Ce sont les surnoms de ses nouveaux amis. « Son Auteur » ? Hemingway et il le plagie avec succĂšs au lycĂ©e. Vendre les moufles Kari, les moufles qui sourient, lui assure des revenus non nĂ©gligeables.  La brasse indienne prolonge le parcours initiatique de Tommy (La nĂ©buleuse de la TĂȘte de Cheval, NB dĂ©cembre 2015). Cette satire de la NorvĂšge analyse l’impact sur la jeunesse des bouleversements nĂ©s de la guerre : dĂ©ferlante amĂ©ricaine, tentations anarchistes voire nihilistes, possibilitĂ© du suicide
 Parfois noire, souvent triviale, l’histoire est aussi trĂšs drĂŽle. On s’attache rĂ©ellement au jeune hĂ©ros, obsĂ©dĂ© par les filles et les femmes, en perpĂ©tuelle Ă©bullition de sensations et de sentiments. Une poĂ©sie douce-amĂšre baigne ce rĂ©cit tout en finesse avec ses mĂ©taphores inattendues et pourtant limpides, signature d’un auteur au style original. (A.-C.C.M. et M.-C.A.)