La blessure et la soif

1650. Le royaume de France est ébranlé par la Fronde. M. de La Tour, engagé sans conviction du côté des frondeurs, rencontre Madame de Clermont, épouse de son oncle. Un amour foudroyant les cloue sur place, amour impossible, amour interdit auquel ils finissent par s’abandonner. La séparation, inévitable, est insupportable et M. de La Tour fuit jusqu’en Chine où il passe quatorze ans dans un dénuement et une solitude extrêmes. Un ermite chinois, qui a lui aussi brûlé d’amour et tout perdu, lui fait un long récit nocturne des tragédies qu’il a vécues tandis que l’invasion mandchoue plongeait le pays dans les horreurs des batailles, des famines, des tortures et des supplices. Et M. de La Tour revient…

D’une écriture éblouissante, ample et tranchante à la fois, ce deuxième ouvrage de Laurence Plazenet (L’Amour seul, NB décembre 2005), magnifique roman d’amour et d’aventure, de passion et de désespoir, nous introduit dans le monde âpre de l’expiation, du renoncement au monde et de la quête de l’Absolu, de Dieu. La densité et la longueur du récit, l’érudition brillante et la description méticuleuse des atrocités pourraient peser sur la lecture. Pourtant on est totalement conquis par cette histoire qui laisse une empreinte durable.