Julie Capable

LENAIN Thierry, BROUILLARD Anne

L’Ă©motion affleure en contemplant le petit visage, noyĂ© dans un dĂ©cor brumeux, de Julie « capable de rien Â» comme le chantent les enfants de l’école. ObsĂ©dĂ©e par ce refrain, la fillette ne peut que renverser le pot de peinture, gribouiller un pauvre dessin. Et quand on n’a plus de Maman, le seul refuge possible, en cette veille de NoĂ«l, est sa tombe muette. Alors, de la nuit, surgissent les chats du cimetiĂšre. Avec tendresse, ils raniment l’enfant, et dans un dialogue oĂč l’essentiel est dit, ils lui  redonnent foi en l’amour de sa mĂšre, et confiance en sa propre affection pour elle : « mĂȘme si tu l’avais aimĂ©e autrement, elle serait morte. Â»

Le texte, si intuitif de ces sentiments  de dĂ©tresse et de culpabilitĂ©, laisse alors l’illustration Ă©voquer, en quelques vignettes, l’histoire-poison qui a  tuĂ© la mĂšre. Le visage de l’enfant se prĂ©cise, le dĂ©cor s’éclaire lĂ©gĂšrement, Julie devient « capable de tout Â». La vie renaĂźt ainsi, dans une identification bienfaisante. Une aide prĂ©cieuse, quand les mots ne peuvent rejoindre l’enfant emprisonnĂ© dans son deuil.