Je suis une fille de l’hiver

ANDERSON Laurie Halse

Elles Ă©taient amies intimes depuis l’enfance, partageant tout comme savent le faire les filles. Y compris le jeu absurde de leurs dĂ©fis alimentaires. Les annĂ©es lycĂ©e les ont vues s’éloigner l’une de l’autre, autant par provocation que par besoin d’air. Lia poursuit crĂąnement sa route sur le chemin dĂ©sormais solitaire de la maladie. MĂȘme au tĂ©lĂ©phone, leurs Ă©changes ont cessĂ©. Le jour oĂč elle apprend la mort de Cassie, celle-ci l’avait appelĂ©e trente-six fois la veille
  Le mot n’est jamais prononcĂ© Ă  propos de ces « filles de l’hiver » qui mettent intelligence et volontĂ© au service d’une obsession du poids. Un calvaire quotidien, celui de Lia, dĂ©molie par la mort de son amie et par ses propres hantises exprimĂ©es en images obsessionnelles. Pas d’action, dans ce roman, mais le rĂ©cit linĂ©aire d’un combat quotidien contre soi, contre les autres, une voix douloureuse, d’une luciditĂ© qui fait mal, une voix poĂ©tique aussi, tant semble aiguisĂ©e la sensibilitĂ© d’un personnage immĂ©diatement attachant. Pour rendre compte du flux et de la diversitĂ© des Ă©motions, le texte utilise avec pertinence des graphies diffĂ©rentes qui ajoutent Ă  ses qualitĂ©s stylistiques.  (C.B. et A.-M.R)