« Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps… » Léopoldine Hugo et son père

COLOMBANI Florence

Le 4 septembre 1843, Léopoldine Hugo et son époux Charles Vacquerie se noyaient dans la Seine à Villequier, laissant des parents désespérés. Léopoldine, choyée par ses parents, adulée par son père, animait par sa gaieté un foyer touché par les infidélités du grand homme. Une complicité extraordinaire l’unissait à ce père qui vécut son mariage, à dix-neuf ans, comme une trahison. Ce premier acte d’indépendance de la jeune femme fut aussi son dernier.

 

La tragédie entrera dans la postérité à travers Les Contemplations, c’est l’homme brisé qui souffle au poète les vers magnifiques. À travers la correspondance de Léopoldine, l’oeuvre de l’écrivain, les divers témoignages, se dévoile le père attentionné qui entretenait avec ses quatre enfants un lien très tendre. Cet environnement familial et affectif sera intimement mêlé à son oeuvre. Florence Colombani se perd parfois dans une sentimentalité excessive, mais elle sait transmettre le chagrin d’un père qui, sur la tombe de sa fille eut ces mots simples et beaux : « Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, et le jour pour moi sera comme la nuit » (Demain, dès l’aube).