Je m’appelle Nathan Lucius : un roman en 67 265 mots

WINKLER Mark

Nathan a trente et un ans. Sous la houlette d’une impĂ©rieuse et sympathique responsable, il vend des espaces publicitaires pour un quotidien du Cap. Il se dĂ©finit comme un homme ordinaire, ne manifeste aucune ambition, gagne bien sa vie, s’invente un arbre gĂ©nĂ©alogique avec des photos d’inconnues et s’acoquine avec sa voisine. Souvent, il va voir son amie Madge, une antiquaire gravement malade, qui lui demande de l’aider Ă  en finir. SpontanĂ©ment, il accomplit le geste fatal et, jouant au plus fin, prend rendez-vous avec le commissaire enquĂȘteur. Un jour, il s’aperçoit que sa voisine a disparu. Dans ce premier roman traduit en français, l’auteur compose une oeuvre complexe en dĂ©doublant le rĂ©cit ; l’aprĂšs devient l’avant et brouille les repĂšres du temps et ceux de souvenirs incertains. Ce parallĂšle narratif renforce l’étrangetĂ© d’un hĂ©ros aussi Ă©mouvant qu’ambigu qui cache sa fragilitĂ© derriĂšre le masque de la banalitĂ©. Gravitent autour de lui des personnages forts, d’une belle prĂ©sence. La premiĂšre partie s’accĂ©lĂšre au rythme d’un thriller lorsque la deuxiĂšme bascule dans un univers aliĂ©nant. L’écriture prĂ©cise, parfois drĂŽle, le style rapide et concis contribuent Ă  crĂ©er le suspense et entretiennent confusion et malaise ; qui est vĂ©ritablement cet homme ? (M.R. et D.D.)