Je m’appelle Maryam

MADJIDI Maryam, DUBOIS Claude K.

Quitter son pays, laisser derriĂšre soi sa grand-mĂšre et ses poupĂ©es chĂ©ries, partir pour une terre inconnue oĂč on ne comprend mĂȘme pas les gens : Maryam vit mal le choc de civilisations. Parler la langue d’Ici ou de LĂ -bas ? Elle se tait. Manger des plats inconnus, elle refuse. ObĂ©ir aux injonctions des adultes ? Elle se replie sur elle-mĂȘme, s’isole. Jusqu’au jour oĂč une petite fille fait le premier pas vers elle.   

Le pays d’origine et le pays de l’exil ne sont pas nommĂ©s, afin de parler de tous les immigrĂ©s, au risque de crĂ©er un flou, de dĂ©router des enfants encore trĂšs jeunes qui se poseront des questions : pourquoi a-t-elle dĂ» partir ? D’oĂč vient-elle ? Les tons doux des illustrations s’accordent Ă  la pudeur de l’approche presque trop neutre. L’image de la fillette est en dĂ©calage avec l’ñge des premiers romans. Le pas vers l’autre fait mesurer la valeur de l’amitiĂ©. L’autrice s’est inspirĂ©e de sa propre expĂ©rience. Les problĂ©matiques de l’exil, elle en a parlĂ© dans un roman pour adultes : Marx et la poupĂ©e, Prix Goncourt du premier roman 2017 et Prix Hors Champ CBPT. (A-M.R. et C.B.)