J’ai regardé le diable en face.

TABACHNIK Maud

L’oeuvre policière de Maud Tabachnik, soixante-six ans, ex kiné-ostéopathe, est déjà si importante depuis 1991 qu’elle peut s’offrir le luxe de faire se rencontrer dans ce nouveau thriller deux héros récurrents : Sandra Khan, journaliste homosexuelle et Michael Ferrari, brillant agent de la CIA. À Ciudad Juarez au Mexique disparaissent chaque année des dizaines de jeunes femmes. On en retrouve certaines atrocement mutilées. Elles ont servi de chair à plaisir pour tourner des « snuff movies », films sado-pornographiques où les victimes sont torturées et achevées en réel sous l’oeil de la caméra. Les auteurs de ces crimes sont plus ou moins couverts par la police et les hommes politiques locaux. Sandra et Michael s’unissent à quelques policiers honnêtes pour démanteler le réseau.

Scènes d’action et états d’âme intimistes alternent pour soutenir l’attention et donner un semblant d’épaisseur aux personnages. L’auteur aime à broder autour de faits réels pour mieux les dénoncer, tel est le cas encore ici. Le combat est louable, ce livre assez « fabriqué » mérite-t-il pour autant d’être loué ?