Ils voyagèrent vers des pays perdus

ROUART Jean-Marie

Le 11 novembre 1942, Le Maréchal Pétain abandonne Vichy pour rejoindre les Américains à Alger. À Londres, le Général de Gaulle est consterné. Après une visite fort éclairante chez une voyante et une dernière entrevue avec Winston Churchill, il embarque, accompagné de ses fidèles et de quelques intellectuels célèbres, sur un aviso délabré. De savoureuses aventures vont précéder sa découverte du lieu montagneux et mystérieux où doit se jouer son destin.

De Londres au Pamir, un maelström de péripéties dramatiques et burlesques – naufrages, amours éphémères mais ardentes… – éprouvent le comportement déroutant d’un général au jugement toujours affûté. Dialecticien brillant et incrédule avec Aron, il partage avec un Kessel opiomane sa passion pour Tolstoï et peaufine un entretien avec le rusé Staline. Les pays défilent, on boit beaucoup, on nage en pleins délires racontés d’une plume gaillarde, avec un humour dévastateur aux digressions aussi surprenantes que jubilatoires (surtout dans la première partie). Des citations littéraires soulignent opportunément les situations surréalistes imaginées par l’auteur de Psychodrame français (Les Notes avril 2017). Cette réjouissante uchronie balaye la réalité historique mais s’interroge sur l’énigme du temps et la folie des Grands Hommes. À Londres, le Général s’éveille, la gravité va remplacer la légèreté et servir la vérité… de l’Histoire ! (A.C. et C.-M.T.)