Illuminations

Anne, quatre-vingt-deux ans, vit dans un foyer-résidence en Écosse. Son esprit se dérègle peu à peu et, malgré l’attention et l’amitié de sa voisine Maureen, elle devra bientôt quitter son appartement. Elle évoque sans cesse Harry, son grand amour, qu’elle a connu à Blackpool et qui l’a initiée à la photographie. Elle-même a eu son heure de célébrité dans les années soixante. Une grande affection la lie à Luke, son petit-fils, qui se bat en Afghanistan. Quand il rentre, écoeuré par ce qu’il a vu et fait, il emmène Anne à Blackpool car elle rêve de revoir ses célèbres Illuminations. Andrew O’Hagan (Sois près de moi, NB décembre 2008) construit ce roman en deux parties entrecroisées. Au milieu des gentils babillages décousus des grands-mères, l’irruption de la guerre avec son cortège de dégâts physiques et mentaux peut déconcerter. Ce brusque décalage, plusieurs fois renouvelé, est accentué par la différence de ton – les soldats ont un langage très brutal et leurs relations ne sont pas toujours claires. Chaque partie est réussie – l’évocation de la guerre est parfois saisissante – mais le patchwork l’est moins. (C.-M.M. et M.-C.A.)