Chaque été, dans une petite île grecque, des archéologues de différentes nationalités se retrouvent avec leur famille pour un chantier de fouilles. Pendant deux mois, les enfants vivent en bande, dans un périmètre restreint : la crique, la maison et son jardin foisonnant, le champ de fouilles, quelques chemins… C’est là qu’ils grandissent, alors qu’évolue le chantier. Le style se donne des apparences de sécheresse objective, mais on sent bien, en-dessous, la force du groupe, son enthousiasme, ses fredaines, et la tendresse de l’auteure (L’Apocalypse sans peine, NB juin 2006). On suit les leaders, des premiers bains jusqu’à l’âge adulte. En parallèle, le portrait des parents insiste sur leurs bizarreries, leur immaturité. L’atmosphère – air marin, chaleur, mélange d’ordre et de poussière – crée une sorte de magie. Chaque été apporte son lot d’événements, d’aventures, de déceptions parfois, et cette impression d’être, ensemble, un groupe différent des autres humains. L’élément essentiel est la fuite du temps qui métamorphose choses et gens : que reste-t-il de jadis, des amours, de ces moments partagés si intenses que le reste de l’année se fond dans la grisaille ? (E.B. et L.D.)
Ici seulement nous sommes uniques
AVEL Christine