Hors du charnier natal

CLARO

1860. Nikolaï, un jeune russe, étudiant en physique et mathématiques à Saint-Pétersbourg est exclu de l’université impériale. Il s’exile à Heidelberg pour étudier la philosophie puis part à travers le monde sur un bateau, probablement pour des études anthropologiques. 2016. Sur la terre ferme, arrimé à sa table de travail, un écrivain raconte la vie échevelée de cet aventurier. Romancier et traducteur, Claro (Tous les diamants du ciel, NB novembre 2012 ) offre un livre écrit de courts chapitres accompagnés de quelques lettres. Le titre est emprunté à un poème de José Maria de Hérédia, Les Conquérants: «Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal»… Poème, véritable apologie de l’aventure, que le narrateur – est-il le double de l’auteur ? Peut-être puisqu' »en nous somnole un autre » –  semble reprendre à son compte. Sur un rythme fiévreux, dans un tourbillon lexical, il mêle le récit de l’existence tumultueuse et épique de son héros et celui de la conquête difficile, en tant qu’auteur, d’une écriture appropriée à son sujet. D’une lecture déroutante et exigeante certes mais non sans intérêt. (C.M. et A.-M.D.)