Pleut-il ?

BARTELT Franz

Les sujets se succĂšdent, courts, inattendus, souvent dĂ©lectables. Entre un Ă©loge du petit matin, de l’ennui ou de la mĂ©tĂ©o, les candidats Ă  la littĂ©rature sauront enfin comment apprivoiser la dĂ©licate premiĂšre phrase ou s’essayer sans faux pas au conte de NoĂ«l ; les « amis de Paris », les « gens merveilleux » rencontrĂ©s en voyage seront remis Ă  leur juste place ; la fĂȘte de la Femme sera cĂ©lĂ©brĂ©e, comme, plus modestement, l’usage de la gaufre ; les araignĂ©es aux toiles hors normes seront comparĂ©es aux artistes d’avant-garde
 Tout cela, et bien plus encore, nourri par le quotidien de l’auteur et sa continuelle cohabitation avec les mots, par la proximitĂ© de la nature et son Ă©coute ironique et sensible de la rumeur du monde, du fond de son village ardennais
  Franz Bartelt, volontiers burlesque (cf. Charges comprises, NB janvier 2004), avant tout poĂšte, exploite aussi l’absurde jusqu’aux gouffres de la mĂ©taphysique. L’exercice est difficile, inĂ©galement rĂ©ussi dans la seconde moitiĂ© du livre. PrĂȘt Ă  sourire et l’esprit en alerte, on n’en poursuit pas moins sa lecture.