Géométrie variable.

BORDAÇARRE Olivier

Par une profonde nuit de la Saint-Sylvestre, le narrateur fonce vers Périgueux, accélérateur au plancher, traversant en trombe villes et villages pour aller régler ses comptes avec son père biologique qui l’a abandonné. Ce trajet nocturne suicidaire est l’occasion pour le narrateur de réveiller les mauvais souvenirs, de se remémorer sa vie d’enfant, puis d’adulte et les mensonges qui l’ont accompagnée. Au fil des kilomètres dévorés, il se laisse aussi aller, mi-éveillé, à des fantasmes délirants ou érotiques.

 

Pour son premier roman l’auteur, dramaturge et comédien, n’a pas choisi la facilité. Faisant référence à Georges Perec il se livre au jeu, ou faudrait-il dire à la contrainte, du lipogramme qui consiste à “oublier” une lettre de l’alphabet : pas un seul “c” dans son texte ! Selon son état d’esprit, on peut être épaté par cette prouesse littéraire, être sensible au désespoir sous-jacent sous l’humour noir et le style décousu ou se montrer très agacé par ce monologue verbeux.