Miracles et légende de mon pays en guerre

MORGIÈVE Richard

Récit fantastique, à la fois conte et chronique. Un souteneur et ses trois “nièces”, accompagnés d’un nourrisson recueilli au cours de l’exode de 1940, s’établissent dans un pays imaginaire fait de landes et de marais. Ils vont y passer toute l’Occupation. Certes, la narration de cette période forme une chronique, mais le pittoresque des différents personnages relève du conte. Il est écrit à la première personne, par le nourrisson devenu un petit garçon fort évolué.

 

L’auteur revient encore sur le thème de l’enfance (Ce que Dieu et les anges, NB octobre 2002). On est séduit par les trouvailles de vocabulaire (les « Benz » contre les « Citroën ») ; le langage est d’une verdeur particulièrement crue, voire ordurière, mais l’ensemble dégage une étrange poésie. Les individus sont attachants, très typés, on retrouve tous les acteurs de cette période, les héros, les combinards, les arsouilles, les Allemands braves types ou brutes sanguinaires, les résistants de la dernière heure. Saint-Jean, le mac, est le personnage central, profondément humain, qui évolue au fil des ans vers la rédemption. Le livre serait excellent si la bizarrerie de l’écriture n’en rendait la lecture malaisée.