Friterie-bar Brunetti.

Un petit bistrot dans un quartier populaire du Lyon des années soixante. Pierre Autin-Grenier s’y est formé, lui qui n’a même pas son certificat d’études. C’est là qu’il a lu, étudié et écrit, appris la littérature et la vie. C’est un de ces cafés accueillants, chaleureux, avec ses habitués hauts en couleur. L’auteur décrit avec attention et affection chacun des personnages et leur longue vie : Madame Loulou au coeur chaud, le grand Raymond qui a eu maintes aventures au Tonkin, Madame Renée qui tient le tiroir-caisse, le père Joseph qui possède le bar, Domi le cantonnier et Ginette. Tous fraternisent et reconstruisent le monde, chacun à sa manière, à coups de petits blancs, Morgon ou Côte Rôtie, derrière un rideau de fumée.  Dans une belle langue pleine de poésie, de fantaisie et de drôlerie, Pierre Autin-Grenier (Toute une vie bien ratée, NB décembre 1997) évoque avec nostalgie ces lieux d’échanges et d’amitiés, très simples. Son écriture est fluide, souvent sans ponctuation. Un livre dont on ne fait qu’une bouchée… mais savoureuse.