Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer.

ROUX Frédéric

Dans ce roman – très probablement d’inspiration autobiographique – qui fait suite à Mal de père (NB novembre 1996), le narrateur évoque à nouveau ses parents décédés dont il fut le fils unique, et ses relations avec eux. Devenu lui-même chef de famille et conscient des difficultés de ce rôle, il n’arrive pas à se défaire de ses sentiments ambigus à leur égard, ceux d’une affection déçue mêlant piété filiale et lucidité critique. Sa mère, issue d’une bourgeoisie rurale peu fortunée mais soucieuse de tenir son rang, avait voulu son enfant mais était totalement dépourvue de tendresse. Son père, personnage excentrique et déclassé, vivait d’expédients douteux, de trafics divers plus souvent désastreux que fructueux et ne s’intéressait guère à son rejeton.

 

Frédéric Roux manie la dérision pour exorciser ce passé douloureux. Usant d’une écriture vive, acérée, d’un humour désabusé et d’une drôlerie parfois triviale, il jette au passage un regard caustique sur son époque et celle de ses parents. Mais on sent que la blessure est toujours bien là !