Encore et jamais : variations

Répéter. Est-ce vivre ou mourir ? Piétiner, avancer, reculer ? Et pourquoi continuer à répéter ? Dans une démarche qu’une longue psychanalyse a rendue exigeante, Camille Laurens s’interroge, sensibilité à vif. Trente-huit courts chapitres – deux pages, six pages –, répondent à ces questions. Ils se construisent autour de son enfance, de son passé amoureux, de la mort, centrale dans son histoire, de son fils Philippe (Philippe, NB décembre 1995) – à partir de la vie quotidienne, gestes, phrases, habitudes, et des va-et-vient de l’art et de l’Histoire. Elle parle de sa compulsion répétitive à écrire et réécrire, de la littérature qui l’accompagne de citations récurrentes. Pédagogue sans pédanterie, partageant ses recherches et sa culture, elle pense avec une intensité douloureuse et lucide. Ses mots s’alourdissent d’un sens caché, de leurs proximités de sons ou de sens, la métaphysique surgit de l’arrière-plan de phrases banales, le quotidien s’ouvre sur des profondeurs inattendues. Chacun peut y trouver sa lumière.