La mémoire de l’iceberg

ROLLIN André

Un écrivain s’installe devant trois cahiers, décidé à noter les souvenirs émergeants des quarante années écoulées depuis son arrivée à Paris en 1965. En vain poursuit-il sa quête ; à peine quelques bribes désordonnées surgissent et se télescopent avec l’actualité du jour. Les seules informations nettes concernent son oeuvre déjà publiée, les journaux auxquels il a collaboré, le nom de personnalités effleurées – avec souvent un assez méchant commentaire.  Style déstructuré (Cf. Quelle soirée, août-septembre 2002), écriture hachée, phrases courtes, répétitions, juxtaposition insolite de mots, d’événements, d’idées, dont le sens demeure hermétique, l’ouvrage laisse perplexe. Réflexion tourmentée sur la difficulté d’écrire ? Exercice de style destiné aux seuls initiés ? Jeu d’intellectuel pour surprendre les naïfs ? Sincérité ou pirouette pour attirer l’attention ? Le lecteur choisira, à condition toutefois de ne pas abandonner, découragé, l’ouvrage en cours de route.