Elles dansent aussi

EDGAR SilĂšne

Alicia, Ă©lĂšve de seconde Ă  Nantes, sans problĂšme jusqu’au lycĂ©e, s’est laissĂ©e entraĂźner Ă  dealer. PlacĂ©e dans un centre Ă©ducatif fermĂ©, elle est incarcĂ©rĂ©e au quartier des mineures de la prison de Rennes suite Ă  son dĂ©rapage dans la violence et attend son jugement. L’atelier organisĂ© dans les murs par Pavel, jeune chorĂ©graphe bienveillant, lui fait dĂ©couvrir la danse contemporaine qui adoucit le dĂ©sespoir de l’enfermement, la solitude et l’humiliation d’ĂȘtre traitĂ©e en dĂ©linquante.

SilĂšne Edgar (8848 mĂštres, Les notes juin 2020) aborde le quotidien des mineurs en prison. Le happy end connu dĂšs le dĂ©part, ainsi que les descriptions lyriques des corps libĂ©rĂ©s par la danse, font contrepoids au vĂ©cu plus tragique des autres dĂ©tenues. Un volet documentaire complĂšte la fiction : sanctions pĂ©nales applicables aux mineurs, statistiques, prĂ©sentation des centres Ă©ducatifs fermĂ©s et des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires pour mineurs, analyse des effets de l’enfermement sur la santĂ© – sociabilitĂ©, sĂ©dentaritĂ©, alimentation, etc. Le style est contemporain et fluide, avec de l’inventivitĂ© pour les discussions d’une cellule Ă  l’autre, imprimĂ©es sur trois colonnes sĂ©parĂ©es par des traits verticaux-barreaux. Ce roman rĂ©aliste et bien documentĂ©, trĂšs intĂ©ressant et agrĂ©able Ă  lire, peint une adolescente attachante qui redresse son destin grĂące Ă  la danse. (J.H et A.T)