Eaux lentes sur Venise

CRUZ Françoise

À Venise, dans la premiĂšre moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle, l’institution La PietĂ  recueille les orphelines. Le maĂźtre, aimĂ© et respectĂ©, qui enseigne et dirige les concerts n’est autre qu’Antonio Vivaldi. Le temps des pensionnaires se partage entre travaux mĂ©nagers, gaiement exĂ©cutĂ©s, apprentissage puis pratique de la musique. Les sorties dans la ville, plus ou moins encadrĂ©es, sont possibles. Leona, contralto, et Clemenzia, violoniste, liĂ©es par une amitiĂ© assez trouble, livrent tour Ă  tour leurs Ă©tats d’ñme.

 

Ce court roman est avant tout un hymne Ă  la musique et un hymne Ă  Venise, la citĂ© lacustre Ă©tant, comme la musique, « Ă©ternelle et insaisissable ». Ruelles tortueuses, palais moisis, offices religieux et dĂ©bordements du carnaval, rĂ©pĂ©titions, concerts et soirĂ©es sulfureuses se cĂŽtoient avec, en toile de fond, un univers fĂ©minin traversĂ© de passions. Évocation sensible, semĂ©e de non-dits, dans un style soignĂ©, d’une ville fascinante sur le dĂ©clin et d’une dĂ©votion Ă  l’art musical.