Les portraits sonores du docteur Léon Azoulay

HALLIER Jérôme

Le docteur Léon Azoulay veut recueillir, grâce à un phonographe, des témoignages ou portraits sonores provenant du monde entier et aimerait les sauvegarder dans un musée. En 1901, lors de l’Exposition universelle de Paris, il croise les chemins de deux jeunes artistes que leur virtuosité et les hasards de la vie conduisent en ce lieu : O-miya, une geisha célèbre à Kyoto grâce à un mystérieux shamisen (luth à long manche), et Tommy, un joueur de banjo de Caroline du Nord prêt à toutes les aventures pour servir sa passion.  Ce premier roman repose sur l’alternance un peu décousue de courtes séquences narratives qui suivent le destin des trois personnages principaux. Si les deux jeunes artistes nous émeuvent par leur histoire mouvementée et par leurs chants ou portraits sonores pleins de poésie, ils manquent cependant d’épaisseur psychologique. Ce récit vaut surtout par son intérêt documentaire. Le projet visionnaire d’un scientifique passionné qui croit en « une ère nouvelle de sons » fascine. L’auteur décrit par le menu l’Exposition universelle de 1901, des réalisations architecturales aux manifestations artistiques souvent étonnantes, tout en flattant notre goût de l’exotisme. (A.K. et A.-M.D.)